Julie Pantillon : histoire d’une sportive positive et motivée

Nouvelle passion, nouvelle vie avec la danse contemporaine (© Photo: Charly Pantillon)

Julie Pantillon, c’est un nom qui transmet de la légèreté et qui attise la curiosité. C’est un nom qui promet de la grâce et de la rigueur, un nom qui rime avec Cendrillon. Pour toutes ces qualités, c’est un nom qui correspond parfaitement à sa propriétaire.

Cet automne, Julie a soufflé ses 18 printemps après avoir dédié près de 10 ans de sa vie à la gymnastique rythmique. Dix années au cours desquelles elle a su prouver sa volonté, son engagement et son talent pour cette discipline certes magnifique, mais aussi intransigeante. Et forcément, qui dit « Julie Pantillon » dit aussi « joli palmarès » : plusieurs fois championne aux championnats suisses (CS), comme en 2012 en ensemble G2 ou en 2011 et 2013 au ballon, mais aussi maintes fois sur le podium national en catégorie individuelle, Julie a également défendu les couleurs de la Suisse en groupe lors des championnats d’Europe à Holon en Israël en juin dernier, ainsi qu’en France lors du Grand Prix à Thiais. En bref, un parcours exemplaire !

A la fin de l’été 2016, Julie annonçait son retrait du cadre national, qu’elle avait rejoint en 2014. Cette décision, elle la doit entre autres à la danse, sa première passion. Julie avait alors confié qu’elle souhaitait entreprendre une formation en danse contemporaine au Conservatoire de Fribourg. Quelques temps après ce changement de cap, nous tenions à prendre de ses nouvelles…

Julie, quelques mois après ta décision de quitter le cadre national suisse, comment te sens-tu aujourd’hui dans ta «nouvelle vie» ? Est-ce mieux ou simplement très différent ?
En principe, il n’est jamais évident de quitter le sport d’élite surtout lorsque l’on a consacré toute sa jeunesse à le pratiquer. Pour ma part après 10 ans de gymnastique rythmique, pour les raisons déjà expliquées dans les médias, c’était mon propre choix de passer à autre chose, j’étais prête et ma décision était mûrement réfléchie.
Aujourd’hui j’ai la chance de pouvoir suivre encore une formation importante en danse. Dans mes cours et stages, j’apprends tous les jours de nouvelles choses, je découvre d’autres styles, notamment la danse jazz et la danse de caractère que je n’avais jamais pratiquée. Donc oui c’est «encore mieux».
C’est aussi «très différent» parce que je peux danser sans aucune pression, donc du plaisir pur, avec la possibilité de travailler correctement mes devoirs et surtout, j’ai retrouvé un peu de temps de libre pour moi. Donc pas de regret, j’adore ce changement et ma nouvelle vie.

Si tu devais retenir un moment marquant et positif de ta carrière en gymnastique rythmique, lequel partagerais-tu avec nous ?
Il y en a surtout deux, à savoir l’année 2013 où j’ai remporté 6 médailles durant ma dernière saison en catégorie «Individuelle» aux Championnats suisses (j’ai été notamment vice-championne suisse en catégorie P5, 1ère au ballon, 2ème au ruban). Il y a aussi juin 2016 où pour ma dernière compétition j’ai participé au 32ème championnat d’Europe à Holon; j’ai eu la chance d’y rencontrer les meilleures gymnastes de GR, mes idoles… et de plus, avec notre 10ème rang nous avons atteint l’objectif fixé par la Fédération Suisse de gymnastique.

Gardes-tu bon contact avec tes anciennes coéquipières du cadre national ?
J’ai gardé un bon contact avec mes anciennes coéquipières à qui je souhaite bien évidemment plein succès pour le futur. Je reste également un peu dans le milieu de la gymnastique puisque je suis membre de la FSG Courtepin-Courtaman avec qui je partage occasionnellement des leçons de danse.

Tu as en grande partie grandi dans le monde de la gymnastique rythmique, un sport qui exige beaucoup de discipline et de persévérance. Est-ce que cela t’aide aujourd’hui dans ta vie de tous les jours ?
Oui bien sûr ! J’ai appris notamment à gérer mon temps, à travailler dur pour atteindre mes objectifs, à encaisser les coups et à ne jamais abandonner, mais aussi à aller jusqu’au bout de mes choix et de mes rêves !

Tu as tenu à retrouver ta première passion, la danse. Comment se passe ta formation de danse contemporaine au Conservatoire de Fribourg ?
Très bien et encore mieux que ce que je l’imaginais. La formation que je reçois est de grande qualité. Les professeurs sont très compétents, exigeants mais gentils, toujours prêts à nous encourager. J’adore cette ambiance de travail et ce que j’apprends tous les jours. Je suis également très heureuse d’avoir de suite noué beaucoup de liens d’amitié avec les filles du conservatoire qui sont vraiment très sympas.

Si tu le pouvais, souhaiterais-tu vivre de la danse plus tard ? Professionnellement parlant…
C’est effectivement mon objectif. Dans un premier temps, en parallèle de mes études, j’envisage de faire une formation de 4 ans au conservatoire de Fribourg. Sitôt terminée, je devrai faire un choix entre les HEP ou, si ma passion est toujours aussi forte, faire encore une formation de 3 ans à 100% à Zürich ou Lausanne pour obtenir un diplôme professionnel en danse contemporaine.

Avoir atteint un tel niveau suscite souvent une certaine sympathie et admiration de la part des gens qui te suivent ou des gens qui se passionnent pour ton sport. Aurais-tu une dernière anecdote vécue à nous raconter dans ce contexte-là ?
J’ai toujours été agréablement étonnée par les nombreux compliments et soutiens reçus, tout particulièrement dans le canton de Fribourg. D’entendre certaines petites gymnastes vous dire que vous êtes «leur idole» est touchant. D’être sollicitée pour aider des jeunes à faire leurs thèses ou mémoires de fin d’études, mais encore de recevoir de la part d’autres ou anciens gymnastes des encouragements, est très gratifiant. Pour la petite anecdote, suite à l’article paru dans le journal La Liberté annonçant ma participation au Championnat d’Europe à Holon, un Monsieur a écrit au quotidien; il les a félicités pour avoir publié cet article qui est une belle histoire d’une sportive positive et motivée. Ça m’a fait très chaud au cœur de lire ce commentaire de la part de ce monsieur, surtout sachant que la gymnastique rythmique est un sport féminin !

Aujourd’hui, c’est avec beaucoup d’admiration, de fierté et de sympathie que la Fédération fribourgeoise de gymnastique tient à féliciter Julie pour sa superbe carrière en gymnastique rythmique ! Et quand un chapitre se termine, un nouveau s’entame. Cela promet encore une belle histoire pour Julie, tout comme Cendrillon finalement…

Aurélia Guillot

Article du Fri-Gym de décembre 2016